Cash-flow en berne, Deutsche Telekom s'endette une nouvelle fois

26 juillet 2001 par
Cash-flow en berne, Deutsche Telekom s'endette une nouvelle fois
Les Echos Etudes

L’incapacité de Deutsche Telekom à dégager un niveau élevé de cash-flow opérationnel suffisant le contraint à s’endetter une nouvelle fois afin de faire face aux dettes
arrivant à échéance. L’exercice 2001 a mis fin à une période de deux années consécutives de baisse de l’EBE comme le montre notre analyse financière. L’intégration de debis Systemhaus et Voice Stream a permis d’augmenter l’EBE de 12,2 % l’amenant à hauteur de 14,6 milliards d’euros fin 2001. Cependant, le groupe ne parvient toujours pas à maintenir son taux de marge brute qui est tombé à 30,2 %, contre plus de 51,5 % en 1997. Malgré une productivité apparente du travail restée stable suite à l’intégration des effectifs de debis Systemhaus et Voice Stream, l’EBE du groupe reste ainsi largement inférieur aux niveaux d’avant 2000. Avec 34 milliards d’euros consacrés à la croissance externe en 2001, le solde de financement s’est établi à – 28,5 milliards d’euros. La baisse du taux d’endettement net de 139,1 % à 101,2 % est liée à l’acquisition de Voice Stream, alors que l’endettement de long terme continue de progresser (de 48,5 à 57,3 milliards d’euros). De plus en mai 2002, le groupe a dû lancer un nouvel emprunt obligataire de 5 milliards d’euros, afin d’honorer ses dettes arrivant à échéance fin 2002, début 2003. Malgré une légère hausse du trésor de guerre (liée à l’augmentation des fonds propres), la marge de manoeuvre financière du groupe allemand reste donc très limitée. Avec une perte nette de 2,5 milliards d’euros, la rentabilité financière du groupe s’est effondrée en 2001, passant de 14,1 % à – 5,0 %. Les résultats du premier semestre 2002 confirment la tendance à la hausse des charges exceptionnelles. Au cours du premier semestre 2002, le chiffre d’affaires de Deutsche Telekom a augmenté de 14,6 % par rapport au premier semestre 2001, sous l’impulsion des activités de la branche T-Mobile qui ont bénéficié de l’intégration des activités de Voice Stream et Powertel (consolidé sur un seul mois sur le premier semestre 2001). Néanmoins, le résultat avant impôt s’est considérablement dégradé (– 3 milliards d’euros) en raison de lourdes charges liées à l’amortissement du goodwill suite aux achats de Voice Stream et debis Systemhaus et de l’amortissement du coût d’achat des licences UMTS. On voit mal dans ces conditions comment Deutsche Telekom pourrait être en mesure de parvenir à son objectif de réduction de sa dette à 50 milliards d'euros d’ici fin 2003 (soit 17 milliards de moins que fin 2001). Le groupe se doit donc impérativement d’augmenter la profitabilité de ses activités et plus particulièrement de celles de Voice Stream et T-Com, afin de dégager les cashflow opérationnels nécessaires à la poursuite de son désendettement. Cependant, incapable de réduire drastiquement ses investissements d’exploitation sans nuire à la qualité de ses réseaux, le groupe allemand a peu de choix pour réduire son endettement : céder des activités jugées non stratégiques ou trop déficitaires (debis Systemhaus, Soleri, Siris, Voice Stream).

Cash-flow en berne, Deutsche Telekom s'endette une nouvelle fois
Les Echos Etudes 26 juillet 2001
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