Les différents formats de magasins en Europe

19 juillet 2003 par
Les différents formats de magasins en Europe
Les Echos Etudes

Chaque marché européen présente des caractéristiques propres, avec un appareil commercial original, construit sous l'égide d'une législation spécifique et répondant aux attentes d'un consommateur régional (il n'existe pas de consommateur européen type). Couplés à une structuration plus ou moins récente du secteur et à l’évolution démographique des pays, ces facteurs se traduisent par des disparités en termes de densité et de poids des hypers et supermarchés. D’une part, la grande distribution occupe des positions globalement plus fortes en Europe du Nord. D’autre part, l’Europe du Nord privilégie essentiellement le format supermarché (classiques, hard-discount, superstores) alors que l’hyper est davantage présent en Europe méditerranéenne (toutefois, il convient de signaler qu’il n’est le format dominant qu’en France) :
L’Angleterre se caractérise par une séparation historique entre l’alimentaire et le non-alimentaire. Il en résulte une faible présence d’hypermarchés (qui tendent néanmoins à se développer) et une domination des supermarchés. En 2002, les convenience stores représentent ainsi 20 % du marché alimentaire global ; En Allemagne, ce sont les enseignes discount qui se distinguent. Avec près de 35 % des ventes alimentaires en 2002, ce concept domine les autres formats de distribution et continue de gagner des parts de marché sur les hypers et les supers ; Les Pays-Bas se caractérisent par une absence flagrante d’hypermarchés. Dominé par les supermarchés, ce pays enregistre également une progression des magasins discount, lesquels cumulent une part de marché de près de 10 % en 2002. Les pays d’Europe du Sud disposent d’un parc d’hypermarchés nettement plus développé, les groupes français (Carrefour, Auchan) ayant exporté très tôt ce concept. Néanmoins, ces régions restent dominées par le format du supermarché d’une part, et conserve un réseau important de magasins de proximité indépendants d’autre part : En Italie, le supermarché de proximité représente 44,9 % de la distribution. Le petit commerce constitue la structure la plus répandue et les supérettes concentrent encore 12,7 % de part de marché en 2002. Au vue de la faible concentration de ce marché, une structuration plus poussée du secteur est à envisager ; En Espagne, les hypers occupent une place plus importante (28 % de part de marché en 2002) mais continuent de perdre du terrain face à l’hégémonie des supermarchés, notamment en raison d’une réglementation restrictive en termes d’ouvertures destinée à (sur)protéger les commerçants de proximité dont l’influence électorale est grande dans les régions ; Ces tendances se retrouvent au Portugal, où la législation favorise également le développement des supermarchés (41 % des ventes de la distribution alimentaire générale en 2002 selon le CFCE) au détriment des
hypers. En Europe de l’Est, les moindres barrières réglementaires facilitent l’implantation des différents formats. La Pologne, la Hongrie et la République tchèque enregistrent notamment une croissance du nombre d’hypermarchés et de magasins discounts. L’hétérogénéité de la structure de la distribution alimentaire en Europe
montre que la croissance hors du marché domestique est conditionnée par l’adaptation du distributeur aux attentes et au pouvoir d’achat des populations locales. Ainsi, le format de l’hypermarché à la française, très étendu et proposant un grand nombre de références non-alimentaires, ne semble pas convenir à certains pays d’Europe du Nord (Pays-Bas), bien que l’on observe un regain d’intérêt en Angleterre. Il est donc nécessaire d’adapter les formats de magasins pour se développer hors de ses frontières.

Les différents formats de magasins en Europe
Les Echos Etudes 19 juillet 2003
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