Le compte de pénibilité devrait coûter très cher aux entreprises !
Depuis l’année dernière, les chefs d’entreprise ont une nouvelle mission : rechercher si leurs salariés sont soumis à des conditions de travail pénibles, et cela au regard de plusieurs facteurs de pénibilité prévus par la loi. À ce titre, quatre facteurs de pénibilité devaient être pris en compte l’année dernière et à compter de juillet prochain, six autres entreront en vigueur.
Si les modalités de fonctionnement du dispositif sont effroyablement complexes, sa philosophie est assez simple : l’employeur doit identifier et déclarer les salariés de son entreprise qui sont soumis à des conditions de travail pénibles. Ces salariés se verront ensuite créditer de points sur un compte personnel de pénibilité, points qui leur permettront de suivre des formations à des métiers qui ne sont pas pénibles ou à partir à la retraite de manière anticipée. Et pour financer ces actions, les employeurs sont redevables d’une nouvelle cotisation. Une question se pose donc : quel coût devait engendrer ces nouvelles obligations ?
L’institut COE-Rexcode – proche du patronat – vient justement de publier une étude dans laquelle il chiffre les dépenses qui devraient découler de ce compte pénibilité. D’après ses calculs, l’ardoise devrait s’élever à 600 millions d’euros d’ici à 4 ans. Et elle devrait grimper à 1,7 milliard en 2030, 3,3 milliards en 2040 et 6,6 milliards en 2060 ! Des chiffres proches de ceux qui avaient été communiqués par le gouvernement et qui correspondent principalement au coût des départs anticipés des salariés à la retraite. Une étude qui est partie des chiffres publiés par le ministère du travail qui évalue à 18,2 % des emplois du secteur privé les postes de travail pénibles (soit 3,3 millions d’emplois), dont 75 % soumis à un seul facteur de pénibilité et 25 % à au moins deux. Des estimations qui laissent à penser que les faibles taux de départ des cotisations des employeurs ne devraient pas manquer d’augmenter sensiblement ces prochaines années !