La priorité est au désendettement pour Endesa

26 juillet 2001 par
La priorité est au désendettement pour Endesa
Les Echos Etudes

Endesa a enrayé la chute de l’EBE en 2001. Selon notre analyse financière, il a progressé de plus de 28,5 % et le taux de marge brute d’exploitation a atteint 32,8 %, soit un niveau très satisfaisant pour le secteur. Cette performance a été rendue possible par la poursuite du programme de réduction des coûts en Amérique du sud et de bonnes conditions de pluviométrie en Espagne qui ont permis de massivement recourir à la production hydroélectrique (réduction des besoins de charbon). Malgré le redressement de la profitabilité brute, le résultat net s’est inscrit en baisse en raison de l’envolée des frais financiers qui ont augmenté de 37,3 % pour atteindre plus de 2 300 MEUR, notamment à cause d’effets de change négatifs. La rentabilité financière a atteint 12,4 % en 2001 contre 15,5 % en 2000. Bien qu’en baisse, la rentabilité financière reste satisfaisante, mais depuis
deux ans, le groupe bénéficie de plus-values de cession importantes (plus de 600 MEUR chaque année). La structure financière de Endesa est préoccupante. Le groupe a fortement augmenté le montant de ses dettes financières à long terme (+ 20,6 %) et le taux d’endettement net atteint désormais 191 %. Endesa n’a plus de marges de
manoeuvres financières et le désendettement apparaît désormais comme une priorité. Pour continuer à s’étendre en Europe et poursuivre son développement dans d’autres activités, le gaz en particulier, Endesa est contrainte de trouver des moyens de financement alternatifs. Or, la baisse régulière de sa capitalisation boursière réduit les possibilités de croissance externe par échange d’actions. Un premier semestre 2002 décevant en termes de marge opérationnelle. Le chiffre d’affaires consolidé du groupe a augmenté de plus de 10 % au premier semestre 2002, mais le résultat opérationnel a affiché un recul de près de 7 %. Les résultats de cette demi-année contrastent donc avec ceux de l’exercice précédent. Les marges du groupe ont été affectées par la pression concurrentielle en Espagne et par la crise argentine. Mais le développement reste sous contrainte. Endesa est confrontée à un défi majeur : poursuivre son développement dans l’électricité en Europe et dans le gaz naturel en Espagne sans disposer de marge de manoeuvre financière. Le désendettement est prioritaire mais il ne peut pas se faire au prix d’un retour en arrière dans ces domaines. Les alternatives sont limitées. Le groupe peut rechercher un partenaire de taille équivalente, mais les candidats sont très rares et l’échec du rapprochement avec Iberdrola a démontré les difficultés d’une telle opération. Plus vraisemblablement, le groupe devra opérer un choix. Il n’a pas les moyens de financer de front des développements dans le gaz naturel, les télécommunications et dans l’électricité à l’international. Dans ces conditions, la participation dans Auna n’apparaît pas stratégique. Un désengagement des télécommunications est donc probable pour ne pas brider les ambitions du groupe dans l’énergie.

La priorité est au désendettement pour Endesa
Les Echos Etudes 26 juillet 2001
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