LA POPULATION MONDIALE POURRAIT FORTEMENT DIMINUER D'ICI LA FIN DU SIECLE

Si la tendance baissière du taux de fécondité, observée ces dernières années, venait à se confirmer, la population mondiale pourrait retomber à 4 milliards d'humains en 2100.
31 août 2022 par
LA POPULATION MONDIALE POURRAIT FORTEMENT DIMINUER D'ICI LA FIN DU SIECLE
LES ECHOS ETUDES
Les perspectives démographiques jouent un rôle central dans l’appréhension du fonctionnement futur de nos sociétés humaines et de leur vitalité économique. Raison pour laquelle des études sur les tendances de l’évolution de la population mondiale sont régulièrement publiées par des organismes aussi sérieux que l’Organisation des Nations-Unies. La dernière en date, baptisée « World Population Prospect 2022 », confirme que la population mondiale, qui devrait dépasser 8 milliards d’individus en novembre prochain, continuera de croître dans les prochaines décennies. Selon l’ONU, elle pourrait atteindre les 8,5 milliards en 2030, 9,7 milliards en 2050 et 10,4 milliards en 2080, avant d’amorcer une lente redescente. Un scénario qu’une étude réalisée par James Pomeroy, économiste chez HSBC, remet en question.

Une population réduite de moitié en 2100
Selon la thèse défendue par HSBC, au lieu d’être atteint en 2080, le pic de population le serait en 2043. Un changement de rythme de croissance qui s’expliquerait par une confirmation du décrochage du taux de natalité observé ces dernières années et par une hausse du taux de mortalité. Ce dernier étant principalement porté par un vieillissement de la population. Selon les Nations-Unies, la part des plus de 65 ans dans le monde devrait passer de 10 % en 2022 à 16 % en 2050. Quant au taux de fécondité (nombre d’enfants par femme), pour les deux tiers de la population mondiale, il est déjà inférieur à 2,1 (niveau requis pour une stabilisation de la population). Tous les pays d’Europe sont concernés, au même titre que la Chine ou encore les États-Unis. Dans certains pays, comme la Corée du sud, il est passé de 6 dans les années 1970 à 0,87 en 2022.

Au final, selon James Pomeroy, la population mondiale pourrait commencer à décroître dès 2043 pour retomber à un peu plus de 4 milliards d’individus à l’horizon 2100. Concernant l’Europe, l’économiste, interrogé par Les Echos, estime « qu’au rythme où vont les choses, la population aura diminué de moitié avant 2070, le continent risquant de perdre 400 millions d’habitants d’ici à 2100 ». La France, quant à elle, ne compterait plus, dès 2050, que 62,3 millions d’habitants (67 M en 2021), l’Allemagne 70,3 millions (83,2 M en 2020) et la Chine 1,17 milliard (contre 1,4 Md en 2020).

Une analyse très critiquée
Prévoir un effondrement de la population mondiale alors que l’ONU n’envisage qu’un ralentissement de la croissance suivie par une légère décrue n’est pas passé inaperçu. De nombreux démographes ont réagi dans les médias, remettant en question les méthodes de calcul et les résultats. Interpelé sur les réseaux sociaux, James Pomeroy a tenu à rappeler que pour aboutir à une population mondiale ramenée à 4 milliards en 2100, il était simplement parti de l’hypothèse que la baisse des taux de fécondité observée ces derniers temps se poursuivrait dans les décennies à venir. « Ce n’est pas le scénario le plus probable, mais il n’est pas pour autant invraisemblable », a-t-il précisé avant d’ajouter que trop souvent par le passé, les taux de natalité constatés lors des recensements s’étaient révélés inférieurs aux prévisions réalisées dans les études institutionnelles.
LA POPULATION MONDIALE POURRAIT FORTEMENT DIMINUER D'ICI LA FIN DU SIECLE
LES ECHOS ETUDES 31 août 2022
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