L'accord conclut le 12 décembre dernier change radicalement la donne pour les transporteurs.
Les conclusions de la COP21 vont bousculer tous les piliers économiques sur lesquels les pays industrialisés sont assis depuis le début de la seconde révolution industrielle. Cependant, on ne sait pas quand et à quel rythme. Et c’est bien la faille de l’accord : aucune date n’y figure. Une faille que regrettent les entreprises qui recherchent de la visibilité pour investir durablement dans l’outil de production et changer leurs consommations d’énergie. Les valeurs en bourse des grands pétroliers n’ont d’ailleurs pas plongé après l’accord trouvé in extremis dimanche dernier.
Cela dit, ce qu’il faut retenir, plus que l’accord, c’est le signal envoyé par les 195 pays signataires : le texte promet un monde à zéro émission carbone. Certes, pour après 2050, mais il décrète dès maintenant que les « actifs fossiles » sont dépréciés. Les investissements dans ce domaine se font à très très long terme et ce sont donc deux messages qui sont envoyés. Le premier aux entreprises qui sont incitées par l’accord à innover dans les énergies nouvelles et le deuxième, le plus important, aux pays pétroliers qui savent désormais que le prix actuel du pétrole est bas et que dès qu’ils souhaiteront le remonter, ils creuseront leur tombe.
Le plafonnement de fait des prix du pétrole va permettre aux transporteurs de voir l’avenir sous un nouveau jour. Tout d’abord, il y a fort à parier que les entreprises reconstitueront dans un premier temps leurs marges, puis viendra l’heure des investissements. Et à ce moment-là, les transporteurs pourront relever le nez du guidon et envisager enfin leur activité à plus long terme. C’est donc contre toutes attentes que la COP21 s’est fait, in extremis, l’alliée objective des entreprises de transport.