LES PHARMACIES DUREMENT TOUCHÉES PAR LA CHUTE D’ACTIVITÉ DES CABINETS MÉDICAUX

22 avril 2020 par
LES PHARMACIES DUREMENT TOUCHÉES PAR LA CHUTE D’ACTIVITÉ DES CABINETS MÉDICAUX
LES ECHOS ETUDES

Les reculs d’activité sont vertigineux, tant chez les médecins de ville que dans les officines. La profession officinale tente de s’organiser pour affronter cette situation sans précédent.
La désertion des cabinets médicaux coûte cher aux pharmacies d’officine. Selon les dernières données communiquées par le GIE GERS, le nombre de consultations chez les médecins généralistes s’est effondré depuis le 23 mars dernier (-38 % en semaine 13 et -41 % en semaine 14), après un premier repli de près de 20 % dès la première semaine de confinement. Un recul historique pour des mois de mars et avril 2020, confirmé par la direction de la CNAM qui fait état d’une baisse de 40 % des consultations chez les généralistes depuis le début de l’année et de 50 % chez les spécialistes. L’activité des pharmacies dépendant à plus de 70 % des médicaments prescrits, ce retournement se traduit mécaniquement par une baisse du trafic et du chiffre d’affaires des officines. Toujours selon les données du GIE GERS, cette baisse s’élève depuis un mois entre 10 et 25 %. Elle est même supérieure à plus de 60 % pour les très grosses pharmacies, celles qui réalisent plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires annuel et qui sont, pour la plupart d’entre elles, installées dans des centres commerciaux et des zones de transit.

Tous les segments de produits vendus en pharmacie sont concernés. La baisse des ventes de médicaments sur ordonnance (-23 % en semaine 14 selon le GERS) et celle des prescriptions d’origine hospitalière (-10 % sur la même semaine) ne sont donc pas compensées par les médicaments conseil (-16 %), les compléments alimentaires (-26 %) ou la parapharmacie et les produits d’hygiène (-18 %). Seules quelques classes thérapeutiques tirent leur épingle du jeu : l’automédication favorisant le tonus et la vitalité a progressé de 54 %, ainsi que les antiseptiques (+9 %), les produits d’assainissement (+155 %), les huiles essentielles (+45 %) ou les produits destinés à renforcer l’immunité et les défenses naturelles (+86 %).

Des aides gouvernementales à venir
Afin d’aider les pharmacies à traverser cette crise, le gouvernement prévoit le versement d’une compensation financière composée en deux parties. Les modalités de calcul sont en cours d’arbitrage, mais il est acquis que l’Assurance maladie financera à hauteur de 22 % la perte de chiffre d'affaires en médicaments et dispositifs médicaux, pendant la période de cette crise (par rapport à la même période de 2019). Le 2e volet de cette compensation consistera en la prise en charge de 70 % des charges sociales du titulaire sur la base d'un salaire correspondant au coefficient 800 de la convention collective (1). Un acompte sur ces compensations pourrait être versé aux pharmaciens à la fin du mois d’avril ou au début du mois de mai. Cette aide va s’ajouter aux dispositifs déjà existants ou aux mesures auxquelles les pharmaciens peuvent déjà recourir : mise au chômage partiel d’une partie du personnel, report des échéances fiscales, des cotisations sociales, des loyers et des échéances de crédit-bail, recours au Prêt Garanti par l’État (PGE), indemnités journalières en cas d’interruption de l’activité, rééchelonnement négocié des crédits bancaires…

Groupements et enseignes mobilisés pour accompagner leurs adhérents
Autre soutien à l’économie de l’officine, celui apporté par les groupements qui multiplient les initiatives depuis le début du confinement. Outre l’aide à la protection des comptoirs et la mise en place de hotline pour informer les pharmaciens, la plupart des réseaux mettent en avant le scan d’ordonnance et le Click & Collect, à travers leur site internet et/ou leur application mobile (Well & Well, Aprium, Pharmabest, Giphar, Pharmactiv…). Un service qui peut aller jusqu’à la livraison des médicaments à domicile. Les partenariats se multiplient dans ce domaine : Pharmabest propose ce service en partenariat avec La Poste, Aprium s’est associé avec la société de coursiers Stuart (filiale de GeoPost) pour proposer ce service dans une quinzaine de villes, tandis que Pharmactiv vient d’annoncer un accord avec La Poste et la start-up Minute Pharma pour couvrir l’ensemble du territoire. Autre levier important, les reports de facturation proposés par certains groupements à leurs adhérents, à l'instar de Giropharm.

(1) Source : Le Quotidien du Pharmacien. 

Les données de marché sont issues de l'Atelier virtuel organisé par le GIE GERS et GERS DATA le 14 avril 2020.
 

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LES ECHOS ETUDES 22 avril 2020
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