SMART CITY : LE DEFI DE LA REVOLUTION ENERGETIQUE

20 novembre 2017 par
SMART CITY : LE DEFI DE LA REVOLUTION ENERGETIQUE
Les Echos Etudes

Avec l’ère de la digitalisation vient le défi d’une transition énergétique plus intelligente mais aussi plus complexe. « La Smart city est une auberge de jeunesse un peu fourre-tout », lance Anthony Morel, journaliste High-tech chez BFM Business, qui prends pourtant tout son sens dans les secteurs du bâtiment et de l’énergie, lesquels seront amenés à accompagner les enjeux de la ville de demain.

D’ici 2050, près de 70% de la population mondiale vivra dans une Smart city (« Ville intelligente » en français). Le numérique omniprésent depuis une décennie, transforme le paysage urbain en le noyant dans une immensité de données avec la localisation, la 5G et depuis peu les objets connectés. Comment minimiser alors l’impact sur l’environnement, tout en augmentant le confort et la qualité de vie grâce à la technologie ? « On ne fait rien aujourd’hui sans consulter son smartphone, et noyé par cette immensité de données qui nous entourent, trop souvent l’on devient un Zombi-Geek. Une personne trop connectée au réseau et totalement déconnectée de la vie sociale », observe Carlos Moreno, président du Comité scientifique du forum international de la Smart city humaine.
C’est lors des premières rencontres de la FFIE (Fédération Française des Installateurs Electriciens) qu’a été posée cette question comme base prospective sur les enjeux de la filière et la préparation à cette révolution énergétique. Avec plus de 50 milliards d’objets connectés prévus en 2020, l’évolution est inévitable mais aussi une source d’opportunité pour les entreprises. La France était à ce titre la 3ème délégation présente au CES (Consumer Electric Show) de Las Vegas où se côtoient objets insolites et intelligents.
Cette évolution du Data au cœur de la ville intelligente pour améliorer l’efficacité énergétique, génère des enjeux économiques, technologiques et sociétaux pour les entreprises, mais aussi pour les usagers. Notamment dans le cadre du fournisseur d’énergie qui souhaite devenir le « tiers de confiance » pour former l’usager à l’autogestion de sa consommation d’énergie grâce aux applications datas et les smart grids.
Le secteur du bâtiment est fortement concerné puisque son marché ne cesse de s’accroître et ne concerne pas seulement les bâtiments neufs, mais aussi le marché de l’ancien comme peut le montrer le programme « Live Tree » à Lille. En plein quartier Vauban, l’impossibilité de créer des tranchées amène à repenser l’espace urbain pour équilibrer la balance énergétique entre les bâtiments pouvant en produire et ceux qui en sont dans l’incapacité, via les réseaux électriques existants. Ce projet a saisi l’occasion de former les étudiants de ce campus de 25 000 personnes aux équipements et objets connectés de demain.
Dans la réflexion prospective lancée par la FFIE, on retrouve plusieurs tendances communes à de nombreuses filières en constante évolution : la législation, la sécurité, la formation des collaborateurs mais aussi des dirigeants et l’expertise dans la compétition pour obtenir les marchés. Des réalités qui s’imposent mais qui ne sont pas toutes des obstacles. En effet, de plus en plus d’entreprises anticipent le changement en formant des alliances avec plusieurs entreprises du secteur ayant chacune sa propre expertise technique (traditionnelle ou moderne). A l’instar de la tendance freelance, c’est une offre avec de multiples options à la carte qui se dessine et permet aux petites TPE de pouvoir décrocher des contrats face aux mastodontes. « L’avenir dans le numérique c’est l’embauche et la réactivité », selon Jean-Marc Bouyssonie, administrateur de la FFIE.
Préparer la révolution énergétique, c’est donc préparer la formation de jeunes à des compétences qui évoluent en commençant par le bas. Dans ce cadre-là, des commissions de formation sont formées pour aider et aiguiller l’éducation nationale sur les diplômes à compétences valorisées pour les besoins de demain. D’ailleurs 20% des fonds de formation continue sont actuellement dédiés aux formations du secteur de l’énergie.
Environ 15% des consommations électriques sont dues aux systèmes d’informations, c’est pourquoi la FFIE interpelle sur une volonté commune de ses adhérents à utiliser leurs réseaux pour se regrouper. Il reste néanmoins des pistes de réflexions à creuser concernant l’insécurité des politiques de financement par les élus en période d’élection, une législation et réglementation trop lente pour obtenir la certification d’outils, mais avant tout, le souci de la sécurité des réseaux face aux hackings puisque ces derniers seront de plus en plus connectés.

Mélisande de Lassence

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Les Echos Etudes 20 novembre 2017
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