RECHARGE A DOMICILE : JUSQU'A 25 % D'ELECTRICITE PERDUE

Dans une récente étude, l'ADAC, l'automobile-club allemand, s'est penché sur les pertes électriques enregistrées lors du rechargement d'une voiture électrique à domicile. En fonction des systèmes, elles pourraient aller jusqu'à 25 %.
3 octobre 2022 par
RECHARGE A DOMICILE : JUSQU'A 25 % D'ELECTRICITE PERDUE
LES ECHOS ETUDES
Si les voitures électriques connaissent un succès grandissant en France comme en Allemagne, les technologies déployées sont récentes et les coûts d’entretien et d’utilisation encore mal appréhendés. C’est dans cet esprit que la plus grande association d’automobilistes allemande, L’Allgemeiner Deutscher Automobil-Club (ADAC) vient de consacrer une étude sur les pertes électriques qui interviennent lorsqu’un automobiliste recharge sa voiture électrique à son domicile.

De la prise au boîtier mural
Pour réaliser cette analyse, l’ADAC a mesuré les pertes électriques lors d’un chargement réalisé avec une simple prise de courant. Une technique qui ne permet pas d’aller au-delà de 2,3 kW de capacité. Mais aussi lors d’une recharge effectuée à l’aide d’un boîtier de type Wallbox à pleine capacité (11 kW) et à mi-puissance. Les mesures ont été réalisées sur une Renault Zoe, une Volkswagen ID.3, une Tesla Model 3 et une Fiat 500e.

Premier enseignement, les pertes sont bien plus importantes lorsque le chargement est réalisé à partir d’une prise de courant que d’un boîtier mural. L’écart va du simple au triple pour la Renault Zoe (24,2 % avec une prise et 9,7 % avec un boîtier 11 kW). Pour les autres véhicules testés, les différences sont moins marquées mais bien présentes (15,2 % à 7,7 % pour la Tesla, 13,6 % à 9 % pour la VW et 12,7 % à 6,3 % pour la Fiat).

Transformateur et longueur de câble
Pour les ingénieurs de l’ADAC, plusieurs raisons expliquent ces pertes. La première vient du fait que le chargeur embarqué dans le véhicule doit transformer en courant continu le courant alternatif qui provient du réseau. Une perte encore aggravée par la consommation des systèmes de commande qui restent actifs pendant toute la durée du chargement. « De 100 à 300 watts seraient ainsi nécessaires pour faire fonctionner les composants qui contrôlent le processus de charge », précise l’étude. Sans parler des pertes de ligne (vétusté du réseau électrique de la maison) et de celles provoquées par l’utilisation du câble reliant le véhicule à la prise, surtout lorsqu’il est long.

Les plus d’un boîtier
Avec une capacité supérieure (11 kW contre 2,3 kW), un boîtier mural permet de charger le véhicule plus rapidement. Dans ces conditions, même si les pertes de transformation du courant alternatif en courant continu demeurent, celles dues au fonctionnement des systèmes de chargement sont fortement réduites. Quant aux pertes de ligne, dans la mesure où le boîtier est installé par un électricien professionnel, elles sont également limitées, voire nulles.

Pour reprendre l’exemple de la Renault Zoe, en ayant recours à un boîtier mural plutôt qu’à une prise de courant, on peut réduire de 14,5 points de pourcentage le taux de perte électrique. « Avec un kilométrage annuel de 10 000 kilomètres, cela permet d’économiser environ 120 € par an », rappellent les auteurs de l’étude. Des économies potentielles à mettre en balance avec le prix de l’installation d’un boîtier mural (autour de 1 000 €) et la hausse du prix de l’abonnement, s’il est nécessaire d’augmenter la puissance du compteur électrique de la maison pour connecter ledit boîtier.

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LES ECHOS ETUDES 3 octobre 2022
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