QUEL AVENIR POUR LA PRODUCTION AUTOMOBILE FRANÇAISE ?

30 août 2019 par
QUEL AVENIR POUR LA PRODUCTION AUTOMOBILE FRANÇAISE ?
KIM Sun

Selon les prévisions d’IHS dévoilées par Les Echos, le nombre de véhicules « made in France » va tomber de 22 % en 2020.

Après plusieurs années en croissance, la production automobile française fait grise mine. Selon les chiffres du cabinet IHS, dévoilées par le journal Les Echos, 2,21 millions de véhicules vont être produits en France en 2019, soit 3 % de moins qu’en 2018. Et la chute va nettement s’accélérer l’an prochain. En 2020, la fabrication française va perdre encore 500 000 unités pour tomber à 1,71 million de voitures. Une baisse de 22 % en un an ! En cause, le recul du marché automobile européen depuis plusieurs trimestres, mais aussi et surtout, les nombreuses opérations de délocalisation prévues par plusieurs constructeurs en 2020.

Délocalisations en série

PSA va transférer la fabrication de sa Peugeot 2008 (- 146 000 unités) de Mulhouse (68) vers l’Espagne, alors que l’assemblage de la Peugeot 208 sera transféré au Maroc (- 98 000 véhicules). Parallèlement, la production de l’Opel Grandland X, réalisée jusqu’à présent à Sochaux (25), s’envolera pour l’Allemagne (- 70 000 unités). Renault, de son côté, va délocaliser la production de la Clio de son site de Flins (78) vers la Turquie et la Slovénie. Cette opération devrait réduire la production française d’encore 41 000 véhicules.

Et ce n’est pas les constructeurs étrangers présents en France qui vont sauver le bilan. Smart prévoit d’arrêter sa production sur le site d’Hambach (57) entre fin 2022 et 2024 pour la transférer vers la Chine. D’ici là, la marque va réduire de 37 000 unités sa production française dès 2020. Et même si Daimler compte investir 500 M€ dans l’usine d’Hambach pour qu’elle puisse accueillir une nouvelle ligne d’assemblage d’un SUV électrique de Mercedes, l’opération ne se fera pas avant le 2nd semestre 2020. Toyota, de son côté, est en train d’injecter 400 M€ dans son usine d’Onnaing (59), mais l’augmentation de sa capacité de production (de 50 000 à 300 000 unités) ne serait effective qu’après 2020.

Stabilisation attendue après 2020

Les groupes français suivent ainsi la tendance de fond d’une délocalisation des opérations d’assemblage des véhicules vers l’Europe de l’Ouest et le continent africain. En 2018, la France ne représentait plus que 18 % des volumes de production de Renault contre 53 % en 2004. PSA, quant à lui, fabriquait 30 % de ses véhicules dans l’Hexagone en 2018 contre 58 % en 2004. Mais l’avenir de l’industrie automobile française n’est pas, pour autant condamnée. Après ce trou d’air, la production devrait se redresser légèrement pour se stabiliser autour de 2 millions d’unités par an après 2020.

QUEL AVENIR POUR LA PRODUCTION AUTOMOBILE FRANÇAISE ?
KIM Sun 30 août 2019
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