Les assureurs s'orientent vers l'internationnal

19 juillet 2001 par
Les assureurs s'orientent vers l'internationnal
Les Echos Etudes

Pour mener à bien ces orientations, les entreprises vont poursuivre leurs mouvements de coopération et de rapprochements domestiques et internationaux, dans un contexte institutionnel et culturel particulier illustré par la persistance des modèles mutualistes et paritaires. Cette coexistence de plusieurs modèles de développement portés par des entreprises souhaitant élargir leur territoire stratégique est un facteur d’intensification de la concurrence en France. Dans cet environnement défavorable, les performances financières des assureurs se sont nettement dégradées :

Dans un premier temps, les ratios d’exploitation sont sous pression depuis plusieurs années pour la majorité des entreprises, ces dernières compensant leur faiblesse par des revenus financiers significatifs, représentait jusqu’à 2000 entre 20% et 50% des primes brutes. Avec le retournement boursier de 2000-2001, les ratios de produits financiers et les plus-values latentes ont chuté de 20 à 35% en deux ans, mettant en lumière la faiblesse que constitue l’insuffisance de rentabilité intrinsèque des assureurs français ; Puis, en dépit de ces contre-performances, plus de la moitié des grands assureurs français sont parvenus à améliorer leur taux de marge nette en 2001. Ce succès apparent est le fruit de l’impact des éléments exceptionnels : extériorisation de plus-values latentes, cessions de portefeuilles ou d’entités, nouvelles normes comptables, effet de base lié au paiement de grands sinistres en 2000 (tempête). Hors éléments exceptionnels, le secteur de l’assurance en France a enregistré une baisse de sa rentabilité financière et de sa solvabilité. Le ROE des assureurs est constitué autour de 10%, tiré à la baisse par le poids important des acteurs mutualistes (n’ayant pas de contrainte actionnariale) et par les exigences prudentielles de solvabilité. Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette crise :

Premier point, les assureurs ont fait la preuve de leur solidité financière face à un triple aléa : le retournement des marchés, la hausse et le cumul des sinistres et l’évolution de la jurisprudence sur les risques (factureur d’incertitude actuarielle). Les ratios de solvabilité se sont certes détériorés, mais leur marge de sécurité est encore équivalente à au moins deux fois le minimum réglementaire. Second point, l’image de l’assurance en tant que placement de « père de famille » (sans risque) appartient au passé. Les capitalisations boursières des assureurs ont enregistré un repli important au cours des deux dernières années, à l’instar d’autres secteurs économiques. Les banques françaises se sont, d’une certaine manière, substituées aux assureurs dans le rôle de valeurs « défensives » face au ralentissement économique. Plusieurs raisons peuvent être avancées : la baisse des résultats des assureurs, leur exposition croissante aux marchés financiers (appelée à croître encore avec l’allongement et l’alourdissement des risques en dommages) qui introduit davantage de volatilité dans les résultats, et enfin la médiatisation des grands sinistres (WTC, usine AZF…).

Les assureurs s'orientent vers l'internationnal
Les Echos Etudes 19 juillet 2001
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