LE SÉGUR DE LA SANTÉ EST LANCÉ

4 juin 2020 par
LE SÉGUR DE LA SANTÉ EST LANCÉ
LES ECHOS ETUDES

Tirer les leçons de la crise sanitaire et accélérer la modernisation du système de santé tout en maintenant le cap de « Ma Santé 2022 » : telles sont les ambitions du Ségur de la Santé, lancé le 25 mai dernier par le gouvernement.

Menée auprès de l’ensemble des représentants et des acteurs du système de santé, cette vaste concertation va devoir être conduite tambour battant ! Car ses conclusions sont attendues dès la mi-juillet. En un mois et demi donc, le Comité Ségur national (instance créée pour la circonstance et dont l’animation a été confiée à Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT) doit organiser les auditions des différentes parties prenantes, recueillir les retours d’expériences dans les territoires et organiser une vaste consultation en ligne auprès des professionnels de santé. Objectif : aboutir d’ici l’été à des recommandations destinées à « bâtir les fondations d’un système de santé encore plus moderne, plus résilient, plus innovant, plus souple et plus à l’écoute des professionnels, des usagers et des territoires, avec des solutions fortes et concrètes. »

Des mesures concrètes pour réformer l’hôpital public et revaloriser les carrières hospitalières
Derrière cette grande déclaration d’intention, un sujet doit être traité en urgence : celui de la revalorisation des rémunérations et des carrières de la plupart des personnels exerçant dans les établissements publics de santé et les Ehpad publics. Le ministère de la Santé ouvre, par ailleurs, la voie vers un assouplissement des organisations du travail (sans toutefois remettre en cause formellement les 35 heures) pour permettre à ceux qui le souhaitent de travailler plus. La réforme du statut de praticien hospitalier est aussi évoquée, afin de mieux répondre aux aspirations des nouvelles générations de médecins et adapter les conditions d’exercice aux parcours professionnels. Sur le plan financier, le gouvernement a, d’ores et déjà, annoncé la reprise d’un tiers de la dette des hôpitaux publics (soit 10 Md€) ainsi que le lancement d’un plan d’aide à l’investissement de l’ordre de 150 M€ par an. À partir de 2021, les modalités de financement de plusieurs activités hospitalières devraient être réformées : la psychiatrie, les urgences et les soins de suite et de réadaptation. Pour les autres activités de soins, la part de la T2A devrait passer sous le seuil des 50 %, au profit du financement à la qualité (modèle IFAQ).

Accélérer les réformes engagées par le plan « Ma Santé 2022 » et financer la dépendance
Dans son discours inaugural du Ségur de la Santé, le Premier ministre a précisé qu’il ne s’agit pas nécessairement « de changer de cap, mais très certainement de changer de rythme. » La crise a permis de lever de nombreux obstacles règlementaires ; elle a accéléré le recours à la télémédecine et au télésoin et favorisé les coopérations interprofessionnelles au niveau des territoires. Des évolutions qui étaient déjà en cours avant la crise et que le gouvernement entend bien poursuivre à l’avenir. Les conclusions attendues en juillet prochain ne devraient donc pas fondamentalement remettre en question les orientations politiques définies depuis trois ans. Elles devraient même proposer d’accélérer la réforme territoriale des soins primaires autour des CPTS, développer les pratiques avancées et les transferts de compétences, poursuivre la transformation numérique du système de santé et préparer la grande réforme du grand âge et de l’autonomie, promise depuis l’année dernière. Le ministre de la Santé a d’ores et déjà annoncé la création d’un cinquième risque, voire d’une cinquième branche de la Sécurité sociale pour financer la dépendance.

LE SÉGUR DE LA SANTÉ EST LANCÉ
LES ECHOS ETUDES 4 juin 2020
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