Le marché de la distribution dans le monde

19 juillet 2003 par
Le marché de la distribution dans le monde
Les Echos Etudes

Aux Etats-Unis, la reprise se confirme. Si les États-Unis ont connu un net ralentissement de leur croissance en 2001 et 2002, les distributeurs américains s’appuient néanmoins sur une démographie et une économie plus dynamiques que celles de leurs homologues européens. En 2003, la croissance du PIB devrait s’établir autour de 2,7 % pour accélérer à nouveau en 2004 (autour de 4,0 %), la consommation participant activement à ce rebond grâce aux importantes baisses d’impôts. Toutefois, le niveau relativement élevé du chômage (supérieur à 6,0 % fin 2003) reste le principal point noir. Le secteur de la grande distribution y apparaît moins concentré et moins
dominant qu’en Europe. Les 100 premiers distributeurs (Wal-Mart, Home Depot, Sears, Target…) totalisent 40 % des ventes au détail en 2002 via des formats allant du supermarché traditionnel dans la distribution alimentaire au department stores (grands magasins), discount stores (Wal-Mart) et supercenters (formats proche de l’hypermarché français) dans la distribution généraliste. Le commerce traditionnel conserve donc un poids important mais recule progressivement face aux GSA, les supercenters apparaissant plus dynamiques que les discount stores et les department stores. La pénétration du marché par les enseignes européennes demeure néanmoins compliquée, comme en témoigne le retrait d’Auchan début 2003. En Asie, il existe un potentiel de développement important dans les pays peu industrialisés. Si le continent asiatique présente des taux de croissance particulièrement élevés, des disparités apparaissent selon le niveau de développement des pays. Les nations plus industrialisées connaissent un rythme relativement atone (2,0 % et 0,6 % de croissance en Corée du Sud et à Hong Kong en 2002) qui devrait se maintenir en 2003 avant de rebondir en 2004 (3,5 % et 5,5 % prévu en 2004 pour ces deux nations). En revanche, les pays moins développés bénéficient d’une croissance plus soutenue. En 2003, la Thaïlande, la Malaise et la Chine devraient ainsi enregistrer respectivement des taux de croissance de leur PIB de l’ordre de 6,0 %, 5,0 % et 8,5 %. Porté par une progression des ventes au détail, le marché chinois offre les plus fortes perspectives de croissance économique (premier pays à recevoir des investissements étrangers) et démographiques (la population dépassera les 1,3 milliard d’habitants en 2004). Ce dynamisme asiatique favorise le développement des distributeurs occidentaux dans la région (Carrefour, Wal-Mart, Auchan, Ahold…) au détriment des commerces traditionnels. Ces derniers continuent néanmoins de concentrer l’essentiel des ventes et le degré de pénétration des GMS varie selon le niveau de développement économique du pays, les réglementation nationales et les habitudes de consommation (consommation fortement axée sur les produits locaux). Si les grandes surfaces représentent déjà 45 à 90 % des ventes agroalimentaires au détail à Singapour, Hong Kong ou en Corée du Sud, leur poids est encore marginal dans les pays moins développés (Malaisie, Thaïlande, Chine). Enfin, en Amérique latine le redémarrage est plutôt lent, et le risque-pays reste encore élevé. Après une année 2002 marquée par des croissances négatives, un effondrement de la consommation et des dévaluations monétaires, la zone latineaméricaine semble amorcer en 2003 une phase de redressement (croissance autour de 1 %) qui devrait se concrétiser en 2004 (+ 3,5 %). Le Brésil devrait
néanmoins connaître un rythme plus lent (autour de 1,8 % en 2004) que l’Argentine et le Venezuela ou encore le Chili, dont la stabilité et le dynamisme tranchent avec le climat économique de la zone. Le risque-pays reste toutefois élevé et la reprise amorcée dans la région semble davantage tirée par les exportations que par la demande des ménages. Ainsi, au Brésil, le revenu des ménages a chuté de 14,6 % entre octobre 2002 et octobre 2003. Si ce contexte a favorisé le développement du hard-discount dans la région (Leader Price), les groupes européens ont largement souffert des conditions économiques (impact de change négatif sur les comptes consolidés). La tendance est néanmoins au développement des formes modernes de distribution, le secteur présentant un degré de concentration nettement plus élevé que sur le continent asiatique. Selon AC Nielsen, les cinq leaders concentrent plus de 70 % de l’activité commerciale en Argentine, au Chili et en Colombie. Le jeu concurrentiel est plus ouvert au Brésil où les cinq premiers groupes ne totalisent que 41 % des ventes, de grands distributeurs ayant toutefois établis des positions solides (Carrefour).

Le marché de la distribution dans le monde
Les Echos Etudes 19 juillet 2003
Partager cet article
Archiver