La substitution générique en panne

2 novembre 2015 par
La substitution générique en panne
LES ECHOS ETUDES

L’Assurance maladie annonce de nouveaux objectifs de substitution pour 2016

Au cours de ces dernières années, l’économie de l’officine est devenue de plus en plus dépendante du médicament générique. Celui-ci représente désormais en valeur 17 % des ventes de médicaments à l’officine, 28 % en volume1. Grâce aux remises commerciales et aux marges arrière négociées avec les laboratoires, les génériques génèrent en moyenne 25 % de la marge brute réalisée par le réseau officinal. Au fil du temps, les accords de coopération commerciale établis grâce à ces médicaments sont ainsi devenus une source importante de revenus (35 000 euros en moyenne par pharmacie), venant compenser l’impact négatif des baisses de prix sur les médicaments remboursables. Un degré de dépendance que certains économistes et observateurs de la profession jugent excessif et dangereux pour l’équilibre économique de la profession. Cet avis n’est manifestement pas partagé par la direction de la CNAM, qui souhaite accélérer le développement de ce marché. Dans sa ligne de mire, les médecins « récalcitrants » qui abusent de la mention « Non substituable » (NS) et l’érosion du taux de substitution générique, qui est repassé ces derniers mois sous la barre des 78 %. Pour y remédier, Nicolas Revel, directeur général de l’Assurance maladie, annonce pour 2016 de nouvelles modalités de rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) : introduction d’une compensation financière pour les pharmaciens confrontés à un taux de NS trop élevé (ce qui impliquerait que ces derniers « topent » systématiquement les ordonnances concernées et remontent l’information à l’Assurance maladie), rémunération additionnelle pour les officinaux qui substituent sur tout le Répertoire des groupes génériques, et/ou pour ceux dont le taux de substitution progresse régulièrement... Pour garder l’enveloppe de 143 millions d’euros versés par la Caisse au titre du volet « générique » de la ROSP, les pharmaciens vont donc devoir se mobiliser. L’objectif de l’Assurance maladie est clair : faire repartir le taux de substitution générique à la hausse, vers le seuil – jamais atteint – des 90 %...

1 D’après les dernières données GERS début septembre 2015.

La substitution générique en panne
LES ECHOS ETUDES 2 novembre 2015
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