LA RECONFIGURATION DU RESEAU OFFICINAL SE POURSUIT

Baisse du nombre de titulaires inscrits, réduction du nombre de pharmacies, vieillissement tendanciel des officinaux : l'atlas démographique publié par l'Ordre national des pharmaciens confirme les tendances constatées depuis plusieurs années.
20 juillet 2022 par
LA RECONFIGURATION DU RESEAU OFFICINAL SE POURSUIT
LES ECHOS ETUDES

Malgré des indicateurs en baisse, l’Ordre des pharmaciens reste optimiste quant à la solidité du maillage officinal. Son analyse, autrefois alarmiste, a sensiblement évolué au cours de ces dernières années, le recul du nombre de pharmacies et de titulaires inscrits à la section A étant aujourd’hui présenté comme une conséquence de « la restructuration du réseau officinal pour laquelle le regroupement d’officines continue, au profit de structures plus adaptées aux nouvelles missions des pharmaciens ». Les données chiffrées issues du dernier panorama de la démographie des pharmaciens au 1er janvier 2022 dresse un état précis et chiffré de ces évolutions. Entre 2020 et 2021, les effectifs de la section A ont fléchi de 1,3 %, à 25 189 titulaires (soit une baisse de 9,2 % en 10 ans). L’âge moyen des pharmaciens titulaires demeure stable et s’établit à 49,8 ans (-0,3 an par rapport à 2020), sachant qu’il s’agit d’une population sensiblement plus « vieille » que celle de l’ensemble des pharmaciens inscrits à l’Ordre (46,7 ans). Quant à la section D, ses effectifs ont progressé en 2021, avec 457 nouvelles inscriptions. L’Ordre précise toutefois que cette hausse ne s’explique pas par celle des pharmaciens adjoints d’officine mais par celle des autres modes d’exercice, comme les pharmaciens relevant des équipes mobiles de soins, les pharmaciens conseils de l’Assurance maladie et ceux chargés de la dispensation de l’oxygène à usage médical.

Baisse de 1 % du nombre de pharmacies

Fin 2021, on dénombrait 20 318 officines en France métropolitaine et 613 dans les territoires et régions d’Outre-Mer. Soit au total 20 931 pharmacies, en recul de 1 % en un an (-7,9 ans en 10 ans). Cette tendance s’explique, comme les années précédentes, par les impacts de l’ordonnance « réseau » de 2018, laquelle facilite les conditions de transfert et de regroupement. L’Ordre considère que ce déclin ne porte pas atteinte au maillage territorial (on ne relève toujours pas de « déserts pharmaceutiques ») et à la proximité des officines (la distance de la pharmacie la plus proche pour l’ensemble des communes françaises est de 3,8 kilomètres). Ainsi, la densité du réseau reste plus élevée que la moyenne des pays européens : on compte actuellement en France 31 officines pour 100 000 habitants.

Sur les 220 fermetures de pharmacies comptabilisées en 2021, 62 % sont considérées par le CNOP comme des opérations « contraintes », c‘est-à-dire ne donnant pas lieu à une compensation financière pour le titulaire : restitution simple de la licence à l’ARS (58 %) ou liquidation judiciaire (4 %). Les 34 % restants se répartissent à hauteur de 20 % pour les restitutions de licence indemnisées et 14 % pour les regroupements (le solde est non précisé). Ces évolutions traduisent les difficultés croissantes rencontrées par les officines réalisant un chiffre d’affaires annuel moyen inférieur à 1 M€. Ces « petites » pharmacies représentent, à elles seules, 58 % des fermetures en 2021.

Pour aller plus loin, découvrez nos études du secteur pharmacie santé.

LA RECONFIGURATION DU RESEAU OFFICINAL SE POURSUIT
LES ECHOS ETUDES 20 juillet 2022
Partager cet article
Étiquettes
Archiver