LA PRECARITE ALIMENTAIRE A AUGMENTE EN 2022

16 % des Français affirment ne plus avoir les moyens de manger à leur faim. Un chiffre qui a augmenté de 4 points en 2022.
23 mai 2023 par
LA PRECARITE ALIMENTAIRE A AUGMENTE EN 2022
LES ECHOS ETUDES
En collaboration avec l’INRAE et l’université de Bordeaux, le Crédoc a inséré un module sur la précarité alimentaire dans le cadre de son enquête « Conditions de vie et aspirations des Français ». Les derniers résultats de cette étude publiée en mai 2023 font ainsi apparaître une hausse de la part des Français en but à des difficultés pour se nourrir correctement. Cantonné à plus ou moins 10 % depuis des années, le ratio est passé à 16 % de la population lors de l’enquête menée en novembre dernier. Une augmentation concentrée essentiellement sur le 2e semestre 2022 (+4 points entre juillet et novembre). Sans être en insuffisance alimentaire, la proportion de Français déclarant restreindre leurs dépenses d’alimentation est passée, quant à elle, de 22 % en mai 2021 à 41 % en octobre 2022.

Les effets de l’inflation
L’envolée des prix que connaît la France depuis un peu plus d’un an apparaît comme la principale cause de la brutale aggravation de la précarité alimentaire. Une hausse des prix qui atteignait 15 % en janvier 2023 sur les seuls aliments. Les Français les plus modestes ont donc été contraints de se restreindre d’autant plus que, que comme le signale le Crédoc, « l’inflation n’a pas été homogène sur les différents types d’aliments : les premiers prix ont connu une plus forte inflation que les marques nationales. Le panier des personnes consommant ces produits moins chers a ainsi plus augmenté que celui des personnes achetant des marques nationales ».

En outre, en passe à une hausse des prix de l’énergie de 24 % - hausse qui a eu des effets notables sur des dépenses incompressibles comme le chauffage ou les trajets domicile-travail en voiture -, les Français ont réalisé des arbitrages sur le seul budget sur lequel il pouvait agir, celui de l’alimentation, aggravant ainsi leur situation alimentaire.

Des personnes déjà fragilisées
Sans surprise, l’étude démontre que les personnes en situation de précarité alimentaire présentent, le plus souvent, des fragilités dans d’autres domaines. « Les personnes qui déclarant souffrir d’un handicap, d’une maladie chronique ou d’une affection de longue durée, ou déclarant que leur état de santé n’est pas satisfaisant, sont plus nombreuses à manquer de nourriture que les personnes qui se disent en bonne santé : 22 % contre 12 %, soit deux fois plus », précise le Crédoc.

Parmi les autres co-fragilités, on note également les problèmes de logement (34 % des personnes vivant dans des logements surpeuplés rencontrent des difficultés pour se nourrir contre 11 % de celles qui ne connaissent pas de difficultés de logement) et d’isolement (26 % des personnes isolées sont en précarité alimentaire contre 14 % de celles qui voient régulièrement famille et amis).

Enfin, sociologiquement, ce sont les jeunes adultes qui rencontrent le plus de difficulté à se nourrir (24 %) et les chômeurs (30 %). De manière générale, les femmes sont plus souvent en situation de précarité alimentaire que les hommes (18 % contre 14 %).
LA PRECARITE ALIMENTAIRE A AUGMENTE EN 2022
LES ECHOS ETUDES 23 mai 2023
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