L'achat en ligne, une révolution annoncée

30 juin 2001 par
L'achat en ligne, une révolution annoncée
Les Echos Etudes

L’achat en ligne est considéré, à juste titre, comme un bouleversement de la société parce qu’il apporte la possibilité d’acheter des produits et services via Internet, depuis son PC, donc sans avoir à se déplacer, à passer du temps au téléphone pour se renseigner et négocier des prix, des dates de disponibilité et des conditions d’achat, ni à envoyer et recevoir des fax de confirmation. Mais tandis que l’on a médiatisé à outrance les débuts — d’ailleurs trébuchants — de la vente en ligne aux particuliers (qu’il s’agisse de sites « culturels » comme Amazon, de cyber-hypermarchés, ou de sites high-tech, comme ceux de Dell ou de Cisco), la vraie révolution apportée par Internet dans les achats a commencé silencieusement son chemin dans les entreprises. En fait, cette révolution est double : d’une part à l’intérieur de l’entreprise, avec une grande « professionnalisation » de l’organisation des achats, et d’autre part, dans les relations commerciales interentreprises, avec 
l’accélération d’une tendance déjà enclenchée, l’augmentation du poids de l’acheteur dans la relation client/fournisseur.

Autrement dit, Internet est en train de modifier profondément la donne, non seulement dans les services achats des entreprises, mais aussi sur tout le versant amont de la chaîne logistique, incluant fournisseurs, distributeurs, prestataires et partenaires. Ses technologies, standardisées et nettement moins onéreuses que celles utilisées précédemment dans le commerce électronique (notamment l’EDI, ou échange de données informatisé, via des réseaux et des protocoles de communication divers), apportent à la fois une grande facilité d’utilisation et une grande rapidité dans les consultations et les transactions à distance. En effet, cela permet de donner accès à des catalogues électroniques multifournisseurs à des populations très importantes d’utilisateurs finals, via des manipulations simples et intuitives, et d’effectuer de manière instantanée des opérations qui demandaient plus de temps auparavant. Le net est donc porteur d’un grand potentiel
de réactivité dans la chaîne logistique amont.

Le grand coup de froid sur le e-business et le e-commerce du début de 2001 et sa forte médiatisation n’y changeront rien, sauf peut-être à ralentir
un peu l’introduction des technologies web dans certains processus de travail. La révolution Internet est en marche dans les entreprises et la demande en produits et services autour des projets e-business reste soutenue. Le marché français de services e-business aura ainsi progressé de 26 % en 2001 (après 48 % en 2000).

L’explosion de quelques baudruches et le dégonflement de promesses déraisonnables sur les apports du e-business ne doivent pas faire oublier les nécessités de réorganisation en profondeur des modes de travail qui s’imposent aux entreprises, ni plonger les décideurs dans l’excès inverse : un immobilisme qui serait porteur, à terme, d’un risque de fragilisation pour l’entreprise.

L'achat en ligne, une révolution annoncée
Les Echos Etudes 30 juin 2001
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