L'ABSENTEISME EN ENTREPRISE SE MAINTIENT A UN TAUX ELEVE

S'il s'inscrit en baisse sur un an, le taux d'absentéisme des salariés français reste, à 4,2 %, soit 30 % supérieur à celui enregistré avant la crise sanitaire, en 2019.
30 avril 2024 par
L'ABSENTEISME EN ENTREPRISE SE MAINTIENT A UN TAUX ELEVE
LES ECHOS ETUDES

Crédit photo :  mesh cube

Basé sur le traitement anonymisé des déclarations sociales (DSN) de plus de 3 millions de salariés, l’Observatoire de la vie en entreprise d’Axa permet chaque année de faire un point assez précis sur « la santé et la qualité de vie au travail » des Français.

Indicateur clé de cette étude, le taux d’absentéisme s’affiche à 4,2 % sur 2023. Un taux en recul de 0,3 point sur un an. Mais cette baisse est « en trompe-l’œil », précisent les auteurs de l’étude, qui rappellent que la vague Omicron (Covid-19) de début 2022 avait occasionné une explosion des arrêts maladie et donc une augmentation anormale du taux d’absentéisme cette année-là. En réalité, ce taux progresse régulièrement depuis plusieurs années et s’inscrit dans une « dynamique structurelle de hausse de l’absentéisme ». Entre 2019, dernière année de référence avant la crise sanitaire, et 2023, il est ainsi passé de 3,2 % à 4,2 %, soit une progression de 30 %.

Une hausse des arrêts de longue durée

Sur la durée des arrêts, on note, entre 2019 et 2023 que le taux d’absentéisme dû aux arrêts de courte durée (moins de deux jours) est resté assez stable (1,3 % en 2019 contre 1,5 % en 2023). En revanche, celui associé aux arrêts de plus de 60 jours est passé de 1,9 % à 2,7 %. Une hausse qui s’explique, pour partie, par une recrudescence des troubles psychologiques (dépressions, burn-out, troubles anxieux…). En 2023, ces derniers ont ainsi été la cause de 24,5 % des arrêts de longue durée contre 18,2 % en 2019. Un chiffre qui grimpe à 31,4 % chez les femmes, plus exposées que les hommes au surmenage car souvent tenues de « concilier leur travail, l’éducation de leurs enfants et parfois également assurer le rôle d’aidante auprès de leurs parents âgés », précise l’étude.

Les jeunes salariés de moins de 30 ans, avec 25,6 % d’arrêt pour trouble psy (+9,5 points par rapport à 2019) sont également très exposés aux souffrances mentales. Des troubles psy que les auteurs de l’étude expliquent, notamment, par « l’impact du confinement en début de vie professionnelle qui a encore des effets, l’évolution du rapport au travail mais aussi la place des addictions ».

Des différences par taille d’entreprise

En 2023 comme en 2022, l’étude relève une corrélation claire entre hausse du taux d’absentéisme et la taille de l’entreprise. L’évolution est plus marquée pour les TPE-PME, avec une hausse de 38 % pour les entreprises de moins de 20 salariés et de 29 % pour les entreprises comptant de 20 à 300 salariés entre 2019 et 2023 (contre +14 % pour les 300-750 salariés et +21 % pour les plus de 750 salariés). En revanche, le taux d’absentéisme des moins de 20 salariés, avec 2,8 %, reste très inférieur à celui des plus de 750 salariés (4,8 %) en 2023.

L’étude nous apprend aussi que le taux d’absentéisme est plus faible parmi les salariés pratiquant le télétravail (3,3 % en 2023) que chez les autres (4,3 %). La durée moyenne d’arrêt des télétravailleurs ressort également en baisse de 7 jours (à 20 jours) par rapport à celle des autres salariés (27 jours).

Copyright :  Les Echos Publishing

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LES ECHOS ETUDES 30 avril 2024
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