Quel est votre parcours qui vous a conduit à la tête de FUGU ?
Thomas Hoffmann : je ne viens pas du tout du monde de la construction. Je sors d’une école de commerce et j’ai travaillé un temps au sein d’une Direction financière dans une entreprise de logiciels aux États-Unis. Mais j’avais le goût de l’entrepreneuriat. Je suis alors revenu en France pour tenter l’aventure. Rapidement, j’ai rencontré Louis de Menthière et nous avons fondé ensemble l’entreprise FUGU en 2011.
Quelles sont les activités de FUGU ?
T. H. : l’activité historique, et encore la première aujourd’hui, c’est FUGU Structures. Nous réalisons des structures à géométries innovantes, comme des dômes, des cubes, des galeries…, utilisées de manière éphémère pour des évènements tels que des lancements de produits ou des évènements sportifs. Mais il y a 3 ans, nous avons commencé à être consultés par des porteurs de projets pour installer ces structures comme hébergements insolites, de manière pérenne et durable. On s’est alors rapidement rendu compte qu’il y avait un énorme potentiel pour nous sur ce segment de l’hôtellerie. Nous avons donc lancé FUGU Hospitality en 2019 pour adresser ce marché.
Avec quels matériaux vos structures sont-elles réalisées ?
T. H. : nous travaillons avec différents matériaux que nous achetons partout en Europe. Pour le secteur de l’évènementiel, nous utilisons principalement l’acier. C’est un matériau résistant, qui est bien adapté aux spécificités des structures éphémères que nous concevons. En revanche, pour la branche Hospitality, nous recourons principalement au bois. C’est un bon isolant, et c’est un matériau qui s’intègre parfaitement dans la ligne paysagère des sites où nos structures sont installées.
Vous créez de A à Z chaque structure ?
T. H. : tout à fait. Nous concevons le projet, dessinons le design et gérons toute la maîtrise d’œuvre et la production. La partie artistique est très importante dans nos projets car notre ADN, pour la partie Structures comme Hospitality, est vraiment de proposer une expérience insolite. L’accompagnement et le conseil sont également une dimension essen-tielle de notre offre.
Où se fait l’assemblage des structures ?
T. H. : certains de nos modèles, comme nos maisons modulaires KODA ou nos cabanes en bois LUSHNA, sont produits et assemblés hors-site, dans notre entrepôt de 1 000 m² près de Paris. Ils sont ensuite acheminés jusqu’à leur lieu d’implantation.
La construction hors-site offre beaucoup d’avantages mais c’est parfois compliqué à gérer en termes logistique quand il s’agit de lieux comme des forêts par exemple, où il est difficile de faire accéder un camion grue. D’autres structures sont directement assemblées sur le lieu d’installation, ce qui permet de s’affranchir de toutes les problématiques d’accès au site.
10 ans après sa création, où en est FUGU aujourd’hui ?
T. H. : nous sommes 6 collaborateurs et nous représentons un chiffre d’affaires de 2,5 M€, hors période Covid. Bien sûr, la crise sanitaire a changé la donne en 2020 car nous sommes encore très dépendant du secteur de l’évènementiel, qui contribue pour 80 % environ à nos activités, contre 20 % pour FUGU Hospitality. Mais cela va changer. Notre objectif est d’inverser cette proportion.
Comment avez-vous traversé la crise sanitaire ?
T. H. : l’arrêt de l’activité sur la partie évènementielle a été très brutal. Mais cela nous a permis de nous poser, et de préparer les prochaines étapes. Nous avons remis à plat notre outil productif, investi dans un nouvel entrepôt, et nous avons pu, enfin, nous consacrer au développement de notre offre Hospitality sur laquelle nous misons beaucoup.
Quelles sont vos ambitions dans ce domaine ?
T. H. : elles sont grandes car le segment des hébergements insolites est en pleine effervescence. C’est clairement un marché où l’on observe un déficit d’offres, alors que la demande est en plein boom. Et cette tendance s’est renforcée avec la crise sanitaire. Le seul frein, et qui concerne beaucoup la France il faut bien l’avouer, c’est la lourdeur des règles d’urbanisme. À l’international, c’est souvent beaucoup plus facile.
Quelle place occupe l’international justement dans vos activités ?
T. H. : pour l’instant, nous sommes avant tout présents sur le marché français, même si nous avons déjà installé des projets hors de nos frontières, comme par exemple un dôme en Islande ou une structure éphémère à Las Vegas.
Mais l’international est clairement sur notre feuille de route. Avec l’appui de la BPI et de la COFACE, nous allons accélérer notre développement, surtout pour notre branche évènementielle. Nos priorités sont notamment le Moyen-Orient et l’Afrique. Sur ces deux zones, de grands évènements sportifs se préparent pour 2022, avec la Coupe d’Afrique des Nations et la Coupe du Monde de Football au Qatar. Ce contexte va créer des opportunités.
Quels sont vos autres projets pour l’avenir ?
T. H. : à court terme, nous nous concentrons sur le développement de notre gamme d’hébergements insolites à destination de l’hôtellerie et le développement de notre offre évènementielle à l’international. L’activité reprend très fortement ces dernières semaines et la reprise va s’intensifier dans les prochains mois, donc nous préférons ne pas nous disperser.
À plus long terme, nous réfléchissons à nous développer sur la partie exploitation, et à évoluer vers un métier de gestionnaire d’hébergements insolites. Mais nous n’en sommes pas encore là…
Fiche d’activité
Dénomination : FUGU
Activité : réalisation et installation de structures insolites
Création : 2011
Siège social : Paris
Chiffre d’affaires : 2,5 M€ (en 2019)