[INTERVIEW] LE PHOTOVOLTAÏQUE EN AUTOCONSOMMATION EST DEVENU NOTRE DEUXIEME METIER

Avec Viaréno, Bastien Danni et ses deux associés veulent réduire la facture énergétique des ménages. Retour sur la success story toulousaine.
6 février 2023 par
[INTERVIEW] LE PHOTOVOLTAÏQUE EN AUTOCONSOMMATION EST DEVENU NOTRE DEUXIEME METIER
TIPHANEAUX Sabrina
Comment est née l’entreprise Viaréno ?

Bastien Danni : la société a été créée en 2014 par Yannick Armaing, plombier-chauffagiste de métier. C’était au moment où a été mis en place l’éco-PTZ pour financer des travaux de rénovation énergétique. Très rapidement, Yannick s’est associé à Stéphane Goudy, qui avait une entreprise de menuiserie, pour proposer des offres de rénovation globale, sur plusieurs lots de travaux.

Quand êtes-vous arrivé ?

B. D. : j’ai rejoint l’aventure en 2017 comme Directeur-Associé, en apportant mon expertise commerciale. L’objectif était de professionnaliser la relation client et de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, avec des équipes entièrement salariées. Cette intégration nous permet d’être l’interlocuteur unique de nos clients pour leurs projets de rénovation, en les accompagnant aussi bien sur le conseil technique, le montage des aides, la pose que sur le SAV.

Qui sont vos clients ?

B. D. : nos clients sont à plus de 70 % des particuliers. Pour les 30 % restants, nous travaillons pour des petits professionnels ou des administrations publiques.

Comment faites-vous pour vous faire connaître ?

B. D. : plus de 80 % de nos contacts sur le particulier proviennent de recommandations. Nous nouons également des partenariats avec des donneurs d’ordres. Le dernier en date, c’est Castorama pour qui nous allons réaliser des activités de pose en menuiserie, chauffage et d’autres types de prestations pour les clients de l’enseigne dans la région.

8 ans après sa création, où en est Viaréno dans son développement ?

B. D. : au moment où j’ai intégré Viaréno, nous étions 6. Nous comptons aujourd’hui plus de 70 collaborateurs pour un chiffre d’affaires d’environ 10 M€ en année pleine. Nous sommes devenus un groupe, organisé autour de 5 filiales : Viaréno Développement, notre régie commerciale, le GIREF qui rassemble les services supports, Captravo, notre nouvelle activité de distribution de solutions de menuiserie, Armaing Chauffage Climatisation, la société qui réalise les poses, et Enertea, la société qui gère le SAV.

Quels sont les types de travaux les plus demandés ?

B. D. : le mix est en train de changer. En 2021, nous réalisions 60 % de notre activité dans le chauffage, 20 à 25 % dans la menuiserie et le reste essentiellement dans l’isolation. En 2022, nous sommes passés à 40 % dans le chauffage, 20 % dans l’installation de panneaux photovoltaïques en autoconsommation, 20 % dans la menuiserie, 10 % dans l’isolation et le reste dans d’autres petites activités types peinture ou revêtement qui sont liées à nos prestations de rénovation.

Le photovoltaïque en autoconsommation est-il en train d’exploser selon vous ?

B. D. : oui, ça y est ! Je croyais beaucoup en ce marché et, aujourd’hui, c’est devenu notre deuxième métier. Pour vous donner un ordre d’idées, nous avons réalisé 12 installations photovoltaïques en autoconsommation en 2021. À l’heure où je vous parle, nous en sommes à 146 installations.

Comment l’expliquez-vous ?

B. D. : une fois que vous avez isolé votre maison, que vous avez rénové votre chauffage et changé vos fenêtres, il vous reste encore 30 à 40 % d’économies d’énergie à aller chercher grâce à l’autoconsommation.

Et sur les autres travaux, ressentez-vous le même emballement ?

B. D. : c’est une demande plutôt en baisse. Nous sommes passés de 1 200 chantiers en 2021 à plus de 900 en 2022. Le marché souffre d’un problème d’image notamment. Il y a eu beaucoup d’abus de la part de sociétés peu scrupuleuses pour profiter des aides à 1 € pour l’isolation et le chauffage, par exemple. Le renforcement des contrôles est une excellente nouvelle ! Cela permet d’assainir le marché. Et puis, il y a beaucoup de pénuries aussi. Le contexte économique très anxiogène n’est pas non plus favorable.

Est-ce que ce tassement vous inquiète ?

B. D. : non, car de notre côté, nous n’avons pas de problème de carnet de commandes. Nous observons même une hausse du panier moyen, qui est plutôt aux alentours des
10 000 € aujourd’hui, contre 7 300 € avant.

Est-ce dû à l’inflation ?

B. D. : pour une petite partie, oui. Nous avons répercuté les 10 % de hausses tarifaires passées par nos fournisseurs sur les nouveaux devis. Mais l’augmentation du panier moyen s’explique surtout par des budgets plus importants consacrés par nos clients à la réalisation de travaux. De ce côté-là, nous sommes plutôt rassurés. Notre véritable problème, ce n’est pas la demande mais les problèmes de paiement.

À quels problèmes êtes-vous confrontés ?

B. D. : nous sommes payés très en retard par les organismes publics. Depuis cet été, les délais explosent de nouveau. C’est pareil avec nos partenaires qui financent une partie des travaux via les CEE. D’ailleurs, nous avons arrêté notre partenariat avec EDF. C’était devenu trop ingérable. Nous jouons le rôle de banque et ce n’est plus possible.

Quels sont vos projets à l’avenir ?

B. D. : tout d’abord, développer nos nouvelles activités : Captravo et le photovoltaïque en autoconsommation. En parallèle, nous souhaitons nous diversifier sur le marché du confort à l’habitat en proposant des solutions comme des pergolas bioclimatiques ou des cuisines. Nous maîtrisons déjà tous les métiers nécessaires. L’autre marché qui nous intéresse beaucoup, c’est le maintien à domicile pour permettre aux seniors de rester le plus longtemps chez eux. De nouvelles aides devraient être mises en place en 2024. Nous regardons cela de près…

Fiche d’identité
Dénomination : Viaréno
Activité : rénovation énergétique globale
Création : 2014
Effectif : environ 70 personnes
Web : https://viareno.com/
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TIPHANEAUX Sabrina 6 février 2023
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