DIFFICULTÉS FINANCIÈRES DES PHARMACIES D’OFFICINE

25 janvier 2016 par
DIFFICULTÉS FINANCIÈRES DES PHARMACIES D’OFFICINE
LES ECHOS ETUDES

Le surendettement est à l'origine de 80% des procédures de sauvegarde.

Le bilan démographique intermédiaire publié mi-2015 par le Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens fait état d’une accélération du rythme de fermeture des officines : 99 sur les six premiers mois de l’année, contre 123 sur l’ensemble de l’année 2014. En dix ans, le nombre de pharmacies a reculé de 4 %, passant l’année dernière sous la barre des 21 800 points de vente. Plus de 40 % des fermetures sont dites « sèches », c’est-à-dire sans indemnisation (par une autre officine) ni liquidation judiciaire. Le titulaire, généralement en âge de prendre sa retraite, prend la décision de fermer son officine, faute de repreneur. Les fermetures avec indemnisation représentent quant à elles 31 % des cas, suivies des regroupements volontaires (17 %). Les cas de liquidation judiciaire restent encore limités, à 9 % du nombre total des fermetures. Les dernières estimations réalisées par Interfimo faisait état, pour l’année 2014, de « seulement » 29 procédures de sauvegarde, 66 % liquidations et 76 redressements judiciaires. 

Si le taux de sinistralité du réseau officinal reste donc relativement faible, comparé aux autres secteurs des TPE-PME, l’évolution de la cotation Banque de France indique une augmentation régulière des plus mauvaises notes, qui sont passées de 40 % en 2005 à 45 % en 2014. Tandis que la part des meilleures cotations a reculé de 10 points sur la même période (de 29 % à 19 %). Les difficultés financières rencontrées par les officines répondent à des causes multiples. La principale réside dans leur surendettement, lié à un prix d’achat trop élevé et/ou un manque de capitaux propres. Selon les estimations d’Interfimo, 15 % des cessions d’officines sont valorisées à un prix supérieur à 8,5 fois l’EBE (excédent brut d’exploitation), alors que la moyenne est actuellement de 6,5. Autre cause largement évoquée : des erreurs commises dans la stratégie de l’officine (mauvaise politique d’achat, erreurs dans le référencement des produits, part trop importante des achats directs...), conduisant à une dilution de la marge commerciale qui ne permet pas de couvrir les charges d’exploitation. Cette situation concerne notamment les « grosses » officines ayant un chiffre d’affaires certes élevé, mais des charges de personnel importantes, ou celles ouvertes 7 jours sur 7. Enfin, autre cause évoquée de plus en plus souvent par les titulaires : le renforcement de la concurrence et l’agressivité commerciale de certaines officines, en particulier de celles adhérant à des concepts low cost, et qui pratiquent des politiques de prix bas sur les produits hors monopole et l’automédication.

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LES ECHOS ETUDES 25 janvier 2016
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