COUP DE FROID SUR LES VENTES DE VOITURES ELECTRIQUES EN ALLEMAGNE

À l'image des deux premiers mois de l'année, le mois de mars fait apparaître un fort recul des ventes de voitures électriques en Allemagne. Un désamour qui coïncide avec l'arrêt des aides publiques à l'achat.
15 avril 2024 par
COUP DE FROID SUR LES VENTES DE VOITURES ELECTRIQUES EN ALLEMAGNE
LES ECHOS ETUDES

Crédit photo : witthaya prasongsin

L’échéance est connue : en 2035, il sera interdit de vendre des véhicules neufs thermiques dans l’Union européenne. L’adoption des voitures 100 % électriques, ou motorisées par un dispositif non polluant doit donc se faire à marche forcée pour tenir le calendrier. Or, l’année 2023 et les premiers mois de 2024 laissent apparaître des tensions marquant la fin du consensus qui jusque-là portait cet objectif ambitieux, notamment en Allemagne.


La disparition des aides

Premier marché automobile européen, l’Allemagne comptait, ces dernières années, parmi les pays où la transition vers l’électrique était la plus vive. Mais cette situation a brusquement changé fin 2023 à en croire les statistiques de l’ACEA. Alors que les ventes de véhicules électriques ont augmenté de 37 % en moyenne dans l’Union l’an dernier, la hausse n’a été que de 11 % sur le marché allemand. Raison principale : l’arrêt des subventions à l’achat brutalement décidé en décembre 2023. Des aides qui pouvaient atteindre 4 500 € par véhicule.


Et le recul s’en poursuivi début 2024. On note ainsi que la part des véhicules électriques a oscillé entre 10 et 12 % sur les deux premiers mois de l’année alors qu’elle était de 17,7 % en 2022 et 18,4 % en 2023. Et le mois de mars, avec 11,9 % d’immatriculations de véhicules électriques, selon l’Office fédéral allemand des véhicules à moteur (KBA) s’inscrit dans cette tendance confirmant, au passage, que sans aide publique et sans forte baisse des prix, l’électrique pourrait ne rester qu’un marché de niche outre-Rhin.


En écho à ces mauvais chiffres, quelques constructeurs automobiles allemands, hostiles de longue date à cette transition forcée, ont multiplié les déclarations invitant la Commission européenne à temporiser et à ne plus exclure, par principe, les moteurs à combustion de la transition écologique. Une croisade menée depuis plusieurs années par Porsche qui compte sur les carburants de synthèse pour sauver les grosses cylindrées qui ont fait sa renommée et lui permettent, encore aujourd’hui, de rester un des constructeurs les plus rentables de la planète. La fédération allemande des constructeurs automobiles internationaux (VDIK), quant à elle, balaye ce débat et invite ses membres à augmenter leurs ventes de voitures électriques plutôt qu’à espérer une remise en cause du calendrier européen.


En attendant, même si les ventes de voitures électriques s’affichent en baisse en Allemagne, celles des pure players chinois MG et BYD ont fortement grimpé. Les premières de 16,2 % sur le 1er trimestre (4 441 immatriculations) et les secondes de 514 %, mais dans un volume beaucoup plus faible (393 immatriculations). Dans le même temps, Tesla a vu ses ventes plonger de 36,7 % sur cette même période (13 068 ex), signe que le prix reste, en Allemagne comme en France, le principal frein à l’adoption des voitures électriques.

Copyright : Les Echos Publishing


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LES ECHOS ETUDES 15 avril 2024
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