[INTERVIEW] NOUS PROPOSONS DES MOTOS ELECTRIQUES MADE IN FRANCE

La Xubaka, première moto électrique de Sodium Cycles, séduit par ses performances et son design original. Interview de Benoît Marty, fondateur de Sodium Cycles.
7 avril 2022 par
[INTERVIEW] NOUS PROPOSONS DES MOTOS ELECTRIQUES MADE IN FRANCE
LES ECHOS ETUDES
Quel a été votre parcours avant de créer Sodium Cycles ?

Benoît Marty : j’ai un parcours universitaire un peu éclectique : je suis diplômé en technologies industrielles, en psychologie sociale, en communication et j’ai un diplôme d’ingénieur spécialisé dans le sport automobile. J’ai également étudié l’agronomie, ce qui m’a permis d’exercer le métier d’agriculteur pendant plusieurs années. Par la suite, j’ai décroché une licence professionnelle en génie géomatique et travaillé dans différentes directions départementales des territoires (DDT) du Sud-Ouest.

Qu’est-ce qui vous a amené à vous lancer dans les motos électriques ?

B. M. : j’ai toujours fait beaucoup de sport et je suis passionné par les motos et les vélos depuis mon plus jeune âge. Et donc, Xubaka, notre première moto électrique, est née de l’agrégation de mes parcours professionnels et universitaires et de ma passion pour les deux-roues. Le postulat de départ était de partir sur une espèce de BMX électrique à grosses roues. Mais au fur et à mesure des dessins et des plans, le projet a évolué et a donné naissance à une petite moto au design atypique, aussi à l’aise en ville qu’à la campagne. Nous avons peaufiné sa conception dans une pépinière d’entreprises, Estia Entreprendre, située au Pays basque.

Quelles sont les caractéristiques de la Xubaka ?

B. M. : c’est une moto électrique de 4 000 W. Un équivalent 50 cm3 qui peut atteindre la vitesse de 50 km/h. Elle pèse 50 kilos et offre une autonomie de plus ou moins 50 km. Son moteur, logé dans le moyeu de la roue arrière, est doté d’un système de régénération passive qui recharge la batterie lors des freinages et des décélérations. Le gain attendu est de l’ordre de 13 à 15 %. Son prix de vente est de 5 990 € TTC et elle est entièrement fabriquée et assemblée en France. Près de 90 % de ses composants sont également achetés en France auprès de fournisseurs français. Nos motos sont garanties 24 mois. Pour assurer le service après-vente, nous avons signé un partenariat avec les leaders nationaux du dépannage, ce qui nous permet de couvrir tout le territoire.

Pourquoi avoir fait le choix des circuits courts ?

B. M. : sur ce plan, nous nous sommes toujours inscrits dans une démarche éthique. Contrairement à ce que l’on pense trop souvent, il est possible de porter un projet industriel sans pour autant travailler uniquement avec l’Asie. D’abord parce que ce n’est pas le nec plus ultra et qu’ensuite, il existe beaucoup de producteurs locaux qui font très bien le travail. Enfin, comme la crise sanitaire l’a démontré, être dépendant de fournisseurs étrangers n’est pas toujours confortable, sans parler de l’inflation des coûts logistiques qui est telle, qu’aujourd’hui, fabriquer nos châssis à Taïwan ou acheter des pièces détachées en Chine n’a, même économiquement, plus d’intérêt. Il n’y a que deux composants que nous sommes, pour le moment, contraints d’acheter en Asie : le contrôleur et les batteries. Les autres pièces de la Xubaka sont produites au Pays basque, en Vendée ou encore en Auvergne.

Il paraît que la Xubaka est personnalisable ?

B. M. : effectivement, si vous voulez une selle en tissu marine ou en cuir, nous travaillons avec un sellier qui la fera pour vous. Si vous voulez de la bagagerie, nous pouvons vous en proposer en standard ou sur-mesure. Vous pouvez également choisir la couleur du cadre, la couleur de finition, l’installation d’aménagements particuliers en bois ou en inox, des caissettes arrières, un porte-surf… nous sommes prêts à étudier et à répondre à toutes les demandes de personnalisation.

Qui sont vos clients ?

B. M. : à 70 % il s’agit de particuliers et à 30 % de collectivités publiques et d’entreprises qui ont souhaité disposer d’une flotte de 3 à 5 Xubaka. La Xubaka, outre un positionnement premium, offre un design en rupture avec ses concurrentes. Raison pour laquelle, selon nous, elle intéresse les structures qui disposent déjà d’une image forte, comme les acteurs du tourisme ou les mairies, et qui souhaitent encore la renforcer en adoptant ce type de véhicule.

Avez-vous prévu de sortir un autre modèle ?

B. M. : proposer un équivalent 50 cm3 nous a permis d’entrer sur le marché des motos électriques. Désormais, nous souhaitons prendre position sur le segment qui connaît les meilleurs taux de croissance, c’est-à-dire celui des motos/scooters. Nous sommes donc en train de concevoir un équivalent 125 cm3 qui devrait être équipé d’un moteur de 11 000 W permettant d’atteindre 130 km/h. Idéalement, son autonomie réelle devrait se situer entre 150 et 200 km. Le prototype devrait être achevé d’ici la fin de l’année et présenté sur les grands salons début 2023. Toutes les pièces de cette nouvelle moto, sauf les cellules de batterie que l’on espère pouvoir acheter ailleurs en Europe, seront produites en France et principalement au Pays basque.

Comment imaginez-vous Sodium Cycles dans 5 ans ?

B. M. : cette année, notre stratégie est de nous développer sur le territoire national. À partir de 2023, nous lancerons à la fois notre Xubaka 125 et nous nous positionnerons à l’international. Xubaka 50 est déjà homologué dans l’ensemble des pays de l’Union européenne, en Suisse, au Lichtenstein et en Andorre et nous avons de très belles marques d’intérêt, notamment, de la part des États-Unis où elle a été présentée lors du dernier CES de Las Vegas. Lors de ce salon, plus d’une trentaine de distributeurs américains, australiens, allemands, néerlandais ou japonais ont pris contact avec nous. Nous comptons beaucoup sur la Xubaka 125, pour nous imposer durablement sur le marché des motos électriques.

Fiche d’identité
Dénomination : Sodium Cycles
Activité : constructeur de motos électriques
Création : février 2018
Effectif : 4 personnes
Web : www.xubaka.com
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LES ECHOS ETUDES 7 avril 2022
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