"LA QUETE DE NATURALITE PERMET AU PHARMACIEN DE RETROUVER LES FONDAMENTAUX DE SON METIER"

21 février 2021 par
"LA QUETE DE NATURALITE PERMET AU PHARMACIEN DE RETROUVER LES FONDAMENTAUX DE SON METIER"
LES ECHOS ETUDES

Jean-Baptiste Cokelaer initie ses concitoyens à la cueillette des champignons et des fleurs sauvages. Interview d’un jeune pharmacien qui prône les valeurs du naturel et de l’authenticité. 

Titulaire au Cateau-Cambrésis depuis une dizaine d’années, vous vous êtes fait connaître par votre passion pour la botanique et la mycologie. D’où vous vient-elle ?
Jean-Baptiste Cokelaer
: c’est un héritage de mes racines familiales et une révélation au lycée, quand l’un de mes professeurs m’a fait faire mon premier herbier. J’ai ensuite étudié la botanique à la Faculté de Lille puis l’éthnobotanique à Metz. J’ai eu la chance de pouvoir poursuivre mes études pendant deux ans dans une université américaine, où je me suis plongé dans l’utilisation des plantes par les peuples amérindiens. J’ai plus particulièrement étudié leur usage de l’échinacée en tant que plante médicinale, un sujet à partir duquel j’ai réalisé ma thèse. 

Et une fois revenu en France, cette passion s’est ensuite élargie à celle des champignons.
J.B.C.
: la mycologie est un domaine que j’avais seulement étudié à la Faculté de pharmacie, sans aller plus loin. Mais lorsque je me suis installé en 2009 au Cateau-Cambrésis, en tant que titulaire de la pharmacie du Musée, j’ai découvert la richesse mycologique de cette région. J’ai décidé de la partager avec mes concitoyens en organisant des sorties pédagogiques pour les initier à la cueillette des champignons. L’occasion aussi de leur faire découvrir les beautés de notre région. Au début, nous n’étions que 6… dix ans après, nous sommes 300 ! L’engouement est tel que d’autres pharmaciens m’ont rejoint et nous organisons ainsi 3 sessions par an réunissant une centaine de personnes. Ces sorties, qui sont gratuites, sont organisées le samedi afin de pouvoir réunir le maximum de cueilleurs. Nous avons ensuite élargi le thème de nos sorties à la découverte des plantes sauvages.

De cette passion est né un livre, « Des cueillettes et des hommes », publié en septembre dernier. Comment vous êtes-vous lancé dans cette aventure littéraire ?
J.B.C.
: ce livre est le fruit de belles rencontres, avec mon éditeur, Les Editions de La Martinière, et des chefs cuisiniers de la région, que je conseille depuis plusieurs années dans le choix des champignons et des plantes. Nous avons souhaité faire découvrir leur utilisation dans la cuisine et donner des conseils pratiques, tout en mettant à l’honneur la région des Hauts-de-France. C’est un ouvrage dont je suis fier car il valorise le savoir-faire et les connaissances du pharmacien dans un domaine à la fois très ancien et très actuel.

Comment conciliez-vous cette passion avec l’exercice de la pharmacie d’officine ?
J.B.C.
: l’intérêt que suscitent nos sorties pédagogiques témoigne de l’aspiration de nos concitoyens à plus de nature et d’authenticité. C’est dans cet esprit que j’exerce mon métier de pharmacien. Ce n’est probablement pas un hasard si j’ai racheté une pharmacie qui existe depuis 150 ans ! Avec mon épouse, également pharmacienne, nous développons une spécialisation dans la phytothérapie et l’aromathérapie, en privilégiant les produits bio, sourcés et produits en France. Nous privilégions cette démarche pour d’autres produits, comme les cosmétiques et les masques en tissu qui sont fabriqués dans la région.

Vous adhérez depuis 2018 à l’enseigne Well&Well. Qu’est-ce qui vous a séduit dans son concept ?
J.B.C.
: j’y ai d’abord trouvé une éthique et une identité qui correspondent à ma propre conception de la pharmacie et du métier de pharmacien. Well&Well est une enseigne à taille humaine, qui allie la modernité, le dynamisme commercial et un positionnement tourné vers la naturalité et le conseil. Leur équipe m’a aidé à mieux valoriser les spécificités de mon officine. Elle m’a notamment conseillé dans l’organisation et l’aménagement des espaces de vente. Et m’a accompagné dans la création de mon site Internet, ce qui me permet de proposer en Click & Collect la marque propre de Well&Well, développée sur les segments de la phytothérapie, l’aromathérapie, les probiotiques, les vitamines et les minéraux. 

Quel est l’impact de ces évolutions sur votre activité, deux ans après votre adhésion ?
J.B.C.
 : le chiffre d’affaires a progressé, grâce aux actions mises en place et aux synergies commerciales qu’elles ont produites (campagnes promotionnelles, MDD, réaménagement intérieur…). Mais travailler avec une enseigne, c’est aussi un gain de temps et plus de confort au quotidien, pour l’équipe et pour moi-même.

 « Je souhaite concilier modernité et tradition pharmaceutique. »

Quels services pharmaceutiques proposez-vous à vos clients ?
J.B.C.
: en tant que pharmacien correspondant, j’assure la PDA pour le compte d’un Ehpad et d’un centre de soins, spécialisé dans l'accompagnement et la prévention en addictologie. J’ai par ailleurs installé une zone de confidentialité pour assurer la vaccination contre la grippe. Cet espace me permettra d’assurer d’autres services que je prévois de développer, à partir de 2021, avec le soutien et les solutions de Well&Well : la téléconsultation médicale, les bilans de médication et bien-sûr, quand ce sera possible, la vaccination contre la Covid-19. Un autre service que je souhaite plus particulièrement développer est l’accompagnement des patients atteints de cancer, pour les aider à mieux gérer les effets secondaires de leurs traitements grâce à l’aromathérapie et la phytothérapie.

Comment imaginez-vous l’évolution future de l’officine ?
J.B.C.
: la pharmacie doit rester un service de santé de proximité et continuer à jouer un rôle de sentinelle au sein du système de santé, comme elle le fait depuis le début de la crise sanitaire. Les pharmaciens doivent trouver un juste équilibre entre transformation numérique, services pharmaceutiques et réponse aux aspirations des consommateurs en quête de naturalité et de produits plus sains.

Fiche d’identité de la Pharmacie du Musée
Localisation : Le Cateau Cambrésis (59360), ville de 7 000 habitants
Zone de chalandise de quelque 12 000 habitants en comptant les villages aux alentours
Effectif : 4 personnes
CA annuel : 1,4 M€
Surface de la pharmacie : 150 m2

Interview réalisée en décembre 2020 pour Les Echos Publishing et le réseau d'expertise-comptable CGP. 

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