LA NOUVELLE STRATÉGIE DE RENAULT

22 janvier 2021 par
LA NOUVELLE STRATÉGIE DE RENAULT
Les Echos Etudes

Sous la direction de Luca de Meo, le nouveau CEO du groupe, Renault entend passer de simple constructeur automobile à acteur majeur des nouvelles mobilités.

Entre le départ mouvementé de Carlos Gohsn, les tensions avec la direction de Nissan et la crise sanitaire du Covid-19, les dernières années ont été difficiles pour le groupe automobile Renault. Raison pour laquelle l’arrivée à sa tête il y a tout juste un an de Luca de Meo, ancien patron de Seat, a suscité beaucoup d’espoir en interne comme en externe. Condamné à réussir, le nouveau CEO de la marque au losange a récemment présenté les axes stratégiques sur lesquels il compte s’appuyer pour durablement relancer son groupe. Ces axes sont au nombre de trois. Le premier baptisé « Résurrection » vise, lors des deux prochaines années, à restaurer la compétitivité de l’entreprise en réduisant ses coûts. Une réduction estimée à 600 M€ de charges variables et 2,5 Md€ de coûts fixes. Pour y parvenir, Luca de Meo entend accroître le taux d’occupation des installations, réduire le temps de développement des nouvelles voitures, mais aussi optimiser la politique d’achats du groupe.

De la Rénovation à la Révolution

Le deuxième axe, initié dès 2023 et appelé « Rénovation » a pour objet de renouveler et d’enrichir les gammes afin de renouer avec la rentabilité. L’idée étant de « regagner du terrain sur les segments C et D(1) avec un total de 11 nouveaux modèles électriques ou hybrides, faisant passer la contribution des voitures de taille intermédiaire dans nos revenus de seulement 15 % en 2019 à 40 % en 2025 » précise le groupe. Dans le même temps, Renault entend maintenir son leadership sur les segments A et B(2) en proposant 5 nouveaux modèles électriques ou hybrides dans les 5 prochaines années. Enfin, le troisième axe, baptisé « Révolution » devrait débuter en 2025. L’objectif est ici de faire évoluer le modèle économique du groupe « vers la technologie, l’énergie et la mobilité » pour faire de Renault un « précurseur dans la chaîne de valeur des nouvelles mobilités ». Concrètement des activités « hors production automobile » seront lancés ou amplifiées dans l’autopartage, les services aux taxis/VTC ou encore la logistique du dernier kilomètre. La vente de données et d’énergie sont également au programme de cette diversification. Pour Luca de Meo, Renault passera « d’une entreprise automobile utilisant la technologie à une entreprise technologique utilisant des voitures ». Ces nouvelles activités devraient représenter plus de 20 % des revenus du groupe à l’échéance 2030.

(1) Segment C : compactes et segment D : familiales (2) Segment A : minis citadines et segment B : citadines polyvalentes

LA NOUVELLE STRATÉGIE DE RENAULT
Les Echos Etudes 22 janvier 2021
Partager cet article
Étiquettes
Archiver