L’AUTOMÉDICATION FLÉCHIT POUR LA 3e ANNÉE CONSÉCUTIVE

13 février 2020 par
L’AUTOMÉDICATION FLÉCHIT POUR LA 3e ANNÉE CONSÉCUTIVE
LES ECHOS ETUDES

Marqué par des modifications de périmètre et des changements de statuts, le marché a chuté de 4 % en 2019. La quasi-totalité des classes thérapeutiques sont orientées à la baisse.

Une nouvelle année de recul pour l’automédication. Avec des ventes estimées à 2 086 M€ (exprimées en PPTTC(1)), le marché a poursuivi son déclin en 2019, selon le Baromètre annuel de l’AFIPA(2) réalisé à partir du panel OpenHealth. Un recul qui fait suite à ceux déjà enregistrés en 2018 (- 4,6 %) et en 2017 (- 5,3 %). Ce nouveau revers s’explique en premier lieu par des mesures règlementaires, avec le relistage du nifuroxazide (Ercéfuryl® et ses génériques), le remboursement des substituts nicotiniques et l’annonce du déremboursement de l’homéopathie. Si cette dernière mesure n’est entrée en vigueur qu’au 1er janvier dernier, elle a eu un impact négatif dès 2019 et s’est traduite par une baisse de 10 % des ventes des médicaments homéopathiques en automédication. Quant aux traitements anti-tabac, leurs ventes se sont effondrées de 34 % par rapport à 2018, à 52 M€. Sans avoir été exposées à ce type de mesure, d’autres classes thérapeutiques ont aussi reculé. Les traitements respiratoires, leaders en termes de ventes, accusent un repli de 3,2 %, l’antalgie a baissé de 2,5 % et la dermatologie de 3,4 %.

L’année 2020 risque de suivre la même tendance. La décision de l’ANSM de retirer du libre accès les médicaments à base de paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène et aspirine) devrait avoir un impact lourd sur le marché. Comme le rappelle Luc Besançon, secrétaire général de l’AFIPA, ces médicaments représentent, à eux seuls, 20 % des spécialités autorisées en libre accès.


Source : Les Echos Etudes

Le pari du parcours de soins officinal
Les possibilités de rebond seront donc très limitées en 2020. D’autant que les impacts négatifs de la règlementation ne sont pas seuls en cause. L’évolution des comportements d’achats expliquent aussi ce retournement du marché. Car si l’automédication fait grise mine, les ventes de compléments alimentaires continuent de progresser (+ 5,6 % par rapport à 2018, en valeur), soutenues par le dynamisme de la plupart des « promesses » : + 6,3 % pour le confort digestif, + 6,8 % pour le sommeil/détente, près de 10 % pour les voies respiratoires… Des tendances qui confirment le glissement de l’OTC vers les produits non médicamenteux.
Face à cette situation, l’AFIPA a entamé une réflexion sur de nouveaux leviers à actionner pour dynamiser le marché de l’automédication. L’association souhaite expérimenter des parcours de soins en pharmacie, reposant sur des protocoles de prise en charge et des arbres décisionnels, dans deux pathologies bénignes (rhume et allergie). Objectif : développer chez les consommateurs « un réflexe pharmacie » pour qu’ils valorisent le conseil du pharmacien et continuent de se rendre en officine, quelle que soit la nature des traitements achetés.



(1) PPTTC : prix public toutes taxes comprises. (2) Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable.


Pour aller plus loin, découvrez le programme de notre étude sur le marché et la distribution de l'automédication en France

Découvrez aussi notre étude sur les nouveaux modèles de la pharmacie d'officine

Et celle sur les services en pharmacie d'officine

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LES ECHOS ETUDES 13 février 2020
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